L’Aérospatiale AS350 Écureuil est un hélicoptère léger polyvalent développé par Aérospatiale, puis produit par Eurocopter depuis janvier 1990 et Airbus Helicopters à partir de janvier 2014. Cet appareil qui a la particularité d’avoir été développé en versions mono- et biturbine, est commercialisé aux États-Unis sous l’appellation AStar (monoturbine) ou TwinStar (biturbine) et a donné naissance à une version dotée d’un anti-couple de type fenestron, et rebaptisée Eurocopter H130. Produit sous licence au Brésil sous l’appellation Helibras HB.350 Esquilo, l’H130 a également servi de support à la création du Changhe Z-11 chinois, en partenariat avec Changhe Aircraft Industries Corporation.
Origine
Alors que la Gazelle avait remplacé l’Alouette II sur le marché militaire, le bureau d’études de l’Aérospatiale chercha au début des années 1970 à lui trouver un successeur sur le marché civil, en mettant l’accent sur trois points : le coût d’exploitation, le niveau de bruit et celui des vibrations. Dès sa conception, le nouvel hélicoptère fut dessiné pour affronter la concurrence, en particulier le Bell 206. Le résultat fut un appareil très simple, mais très fiable, faisant largement appel aux matériaux composites : tête de rotor Starflex, poutre supportant l’anti-couple bipale en fibre de verre, éléments du fuselage… Considéré comme la quatrième génération des hélicoptères développés en France, après l’Alouette II, le Puma et le Dauphin, cet appareil a aussi fait appel à des techniques de très grande production inspirées de celles de l’automobile. Le dessin de l’appareil est classique et la cabine aménagée pour deux pilotes sur des sièges individuels et trois ou quatre passagers sur une banquette arrière, mais de nombreuses options d’aménagement sont possibles.
Le prototype AS350-001 [F-WTNB] effectua son premier vol le 27 juin 1974, piloté par Daniel Bauchart et Bernard Certain, équipé d’une turbine Avco-Lycoming LTS 101 de 592 ch entraînant le nouveau rotor Starflex. Il a été suivi le 14 février 1975 du AS350-002 [F-WVKI] équipé d’une turbine Turbomeca Arriel 1B de 641 ch, moteur développé spécialement pour les hélicoptères de petit tonnage. Ce dernier modèle fut certifié le 27 octobre 1977.
C’est un Écureuil de série de ce type, néanmoins légèrement modifié avec certains éléments de la cabine comme les sièges passagers enlevés pour gagner environ 120 kg, qui a réussi le 14 mai 2005 à se poser sur le sommet du Mont Everest, l’exploit ayant été réitéré le lendemain. Le pilote français Didier Delsalle a à deux reprises réussi à se poser et à redécoller quelques minutes plus tard. Pour que la Fédération aéronautique internationale enregistre ce record, il a dû rester deux minutes minimum en stand-by posé sur le sommet, critère rempli puisqu’il est resté environ quatre minutes à chaque fois. Dans les jours précédant le record, le pilote s’est entraîné en se posant sur le Col Sud (7 904 mètres) et a aussi secouru deux alpinistes japonais en difficulté à une altitude de 4 877 mètres.
Le 28 novembre 2005, Eurocopter a livré à la police sud-africaine le 3000e Écureuil monomoteur construit, un AS350 B3. Le constructeur en a profité pour annoncer qu’à cette date il avait vendu 3 719 Écureuils, ces machines totalisant 15 millions d’heures de vol effectuées par 1531 opérateurs dans 91 pays. En 2010, le 5000e appareil est livré à une société française, un AS350 B3.
En 2015 la désignation de cet aéronef a été modifié en Airbus Helicopters H125. C’est ainsi qu’il est désormais commercialisé
AS350 Écureuil : monomoteur
- AS350 B Écureuil : Après une présérie de 8 appareils lancée fin 1977, cette première version équipée d’une turbine Arriel 1B est apparue en 1978, la livraison du premier appareil de série ayant lieu en juillet 1978. L’Écureuil ne parvint pas à remplacer SA-316B et SA.319B mais fut plutôt perçu par les utilisateurs européens comme un appareil complémentaire aux Alouette et Lama. Cet hélicoptère conçu pour le marché civil n’intéressait pas non plus les militaires, même si la gendarmerie nationale française a acheté 30 AS350 B.
- AS350 BA Écureuil : Certifiée le 26 novembre 1991, cette version devait initialement désigner les SA.350B rééquipés avec les pales larges du SA.350B2, autorisant une masse maximale au décollage supérieure de 150 kg (2100 kg). Ce modèle fut pourtant produit en série de 1992 à 1998.
- AS350 BB Squirrel : Hélicoptère d’école destiné aux besoins de la RAF (Squirrel HT.1) et de l’Army Air Corps (Squirrel HT.2).
- AS350 B1 Écureuil :Certifié le 9 janvier 1986, ce nouveau modèle est équipé d’une turbine Arriel 1D de 684 ch et de la boite de transmission principale de l’AS355 Écureuil 2. Optimisé pour les missions en altitude ou climats tropicaux, cette version connut un franc succès grâce à une amélioration sensible des performances et une masse au décollage accrue de 250 kg (2200 kg).
- AS350 B2 Écureuil : Modèle certifié 26 avril 1989 avec une turbine Arriel 1D1 de 724 ch, le rotor principal et l’anti-couple de l’AS.355 Écureuil 2. Commercialisé en Amérique du Nord comme SuperStar. Masse au décollage de 2250 kg.
- AS350 B3 Écureuil : Version hautes performances de l’Écureuil avec une turbine Turbomeca Arriel 2B de 847 ch et système FADEC. Le prototype a effectué son premier vol le 3 mars 1997 et a été certifié le 24 décembre 1997. Les livraisons ont commencé en janvier 1998. Cette dernière version a battu en 2005 un certain nombre de records de vitesse ascensionnelle (3 000 m en 2 min 21 s, 6 000 m en 5 min 6 s et 9 000 m en 9 min 26 s), avant de réussir le plus haut posé du monde au sommet de l’Everest (8 848 m) le , piloté par Didier Delsalle.
- AS350B3+ Écureuil : Équipé de la turbine Turboméca Arriel 2B1.
- H125 Écureuil : Équipé de la turbine Turboméca Arriel 2D
- Helibras HB.350B Esquilo : À partir de 1979 la firme brésilienne Helibras a commencé à assembler sous licence des HB.350B Esquilo.
- AS350 C AStar : Certifié le 2 septembre 1977. Équipé d’une turbine Lycoming LTS 101.600A-1 ce modèle destiné spécifiquement au marché nord-américain a connu dès son lancement aux États-Unis en 1978 un succès remarquable avec plus de 300 exemplaires commandés la première année.
- AS350 D Astar : Certifié le 4 juillet 1978 il est équipé d’une turbine Lycoming LTS 101.600A-2. Nouvelle version destinés au marché américain, moteur plus puissant.
- AS350 L Écureuil : Version militaire du AS350 B apparue en 1984 avec une turbine Arriel 1D de 684 ch (AS.350L1) ou 1D1 de 724 ch (AS.350L2). En 1990 les AS350 L sont devenus AS550 U.
- H125 : Reprend le modèle du B3. Eurocopter ajoute au niveau du rotor de queue 2 masselottes. Le turbomoteur est remplacé par une turbine Turbomeca Arriel 2D ayant un TBO (Time Between Overhaul) de 4000h. Ce changement permet théoriquement des demandes plus rapides en puissance, mais du fait de la faible modification du rotor de queue cela est moins vrai en réalité. Il n’y a pas de servocommande double corps comme l’EC130 B4 plus largement destinée au transport de passagers. Par conséquent, il n’y a qu’une seule pompe hydraulique et une seule bâche hydraulique (Pour l’EC130 B4, 2 pompes hydrauliques et 2 bâches hydrauliques).
- AS350Z ou AS351 : modèle expérimental qui réalise son 1er vol le 6 février 1987 et intègre notamment un rotor anticouple à Fenestron ainsi que des patins carénés. Immatriculé F-WGMQ il a été conçu par transformation de l’AS350B no 1013.
- AS350G : 1er vol le 5 août 1981. Il est équipé d’une turbine Allison C-30. Certifié un an plus tard, il ne sera pas produit. Il a été conçu par transformation de l’AS350 N°1448.
AS355 Écureuil 2 : bimoteur
- AS355 Écureuil 2 : Dès 1978 fut lancé à la demande du marché américain le développement d’une version bimoteur IFR de l’Écureuil, le premier des deux prototypes [F-WZLA] prenant l’air le 28 septembre 1979 avec des moteurs Allison 250-C20F de 420 ch entraînant au moyen de deux boites de transmission couplées un rotor à pales en matériaux composites. Le second prototype prit l’air dès le 13 novembre et la production fut lancée après 122 heures d’essais en vol seulement. En mai 2000 on comptait déjà 592 Écureuils bimoteur en service dans le monde.
- AS355 E Écureuil 2 : Certifiée le 24 octobre 1980. Première version de série, commercialisée aux États-Unis comme TwinStar. Masse au décollage de 2100 kg.
- AS355 F Écureuil 2 : Certifiée le 14 avril 1981. Évolution du précédent, introduit début 1982 avec profil des pales et corde changés. Masse au décollage de 2300 kg.
- Helibras HB.355F : Modèle produit sous licence au Brésil.
- AS355 F1 Écureuil 2 : Certifiée le 9 mai 1983. Remplace en janvier 1984 l’AS355 F sur les chaînes. Masse au décollage de 2400 kg.
- AS355 F2 Écureuil 2 : Certifiée le 12 décembre 1985, cette nouvelle version se caractérise par des pales plus larges et une prise d’air redessinée permettant son dégivrage. Masse au décollage de 2540 kg.
- AS355 M Écureuil 2 : Équivalent biturbine de l’AS350 L .
- AS355 N Écureuil 2 : Nouvelle version motorisée avec deux Turbomeca TM 319 Arrius 1A gérés par système FADEC. Cette version a été certifiée en France le 13 janvier 1989 et les livraisons ont débuté en 1992, année de la certification américaine. Masse au décollage de 2600 kg.
- AS355 NP Écureuil 2 : Certifiée le 15 février 2007, cette nouvelle version est équipée de 2 Arrius 1A1 couplé à la transmission de l’AS350 B3, ce qui permet de porter la masse maximale autorisée au décollage à 2 800 kg.
AS550 Fennec : version militaire
- AS550 A2 Fennec : Version monomoteur armée.
- AS550 A3 Fennec : Version monomoteur armée.
- AS550 C2 Fennec : Version monomoteur de lutte anti-char.
- AS550 C3 Fennec : Version monomoteur d’attaque et de lutte anti-char. Parmi les nombreuses options d’armement citons un canon Giat M621 de 20 mm, des pods de mitrailleuses FN Herstal TMP twin de 7,62 mm ou 12,7 mm machine gun pods, des conteneurs de roquettes Thomson-Brandt 68.12 (12 roquettes de 68 mm) ou Forges de Zeebrugge (7 roquettes de 70 mm), le système anti-char ESCO HeliTOW…
- AS550 M2 Fennec : Version navale monomoteur, non armée.
- AS550 S2 Fennec : Version navale monomoteur, armée.
- AS550 U2 Fennec : Version monomoteur utilitaire (ex-AS.350L2).
- AS550 U3 Fennec : Version monomoteur utilitaire.
- AS555 AN Fennec : Version bimoteur armée, pouvant recevoir un canon de 20 mm Giat M621, un système de tir T-100 et des missiles air-air Mistral, mais aussi des roquettes en conteneur (Voir AS.550C3).
- AS555 MN Fennec : Version navale bimoteur de surveillance et d’observation, non armée avec radar Telephonics RDR-1500B monté sous la pointe avant.
- AS555 SN Fennec : Version navale bimoteur de recherche et de lutte ASM équipée d’un radar Telephonics RDR-1500B monté sous la pointe avant, mais emportant aussi une torpille légère, ou un système Over-The-Horizon Targeting (OTHT)
- AS555 UN Fennec : L’ALAT a commandé 18 exemplaires de cet appareil utilitaire bimoteur pouvant aussi assurer les missions d’entraînement au vol IFR